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XIII T 14 : Lâchez les chiens !
Van Hamme & Vance.
Dargaud

Quand une série est devenue un tel phénomène, il est toujours difficile de se faire une opinion sur la qualité réelle de son scénario. Secret Défense, le précédent album  que beaucoup ont jugé comme véritablement pauvre et sans intérêt s’est tout de même vendu à 480 000 exemplaires. Une série, c’est toujours très long à installer et, maintenant que le succès est phénoménal, il est certain que les auteurs, comme l’éditeur, veulent profiter à fond du filon. Si certains s’obstinent à penser qu’en BD on ne pense qu’à l’art, il va falloir sérieusement qu’ils se mettent à jour !

Qu’arrive-t-il donc à XIII pour mériter cette introduction ? Dans ce nouvel album, Van Hamme s’est ingénié à bâtir une intrigue à grand spectacle, sorte de série B digne de la télévision relayant une course-poursuite pétaradante ou coups de feu, hélicoptère abattu, mitraillages et explosions rendent la fuite du XIII un tant soit peu effrénée. Le rythme est là, avec un homme poursuivi par le plus haut des pouvoirs, menacé par une redoutable organisation criminelle représentée par la blonde et jolie Jessie, sa plus vénéneuse tueuse.

XIII navigue là dedans, gentil jusqu'à la naïveté la plus absolue, irrésistible puisque Jessie va mettre sa propre vie en danger par amour pour lui (larmes !) et en fait bien peu crédible, sauf pour ceux que ce scénario à l’eau de rose et aux évidences trop criardes peut séduire.

Bien sûr ce XIII est un album bien ficelé par rapport à la moyenne de ce qui se produit en BD et est, surtout, d’un très bon niveau technique grâce à la maestria d’un William Vance irrésistible dans l’action. Surtout, cet album est bien meilleur que le précédent. Mais quand on a autant craqué pour une série au suspense si fort pendant ses huit premiers albums, qu’il est difficile de se remettre à un quotidien d’une grande banalité et qui laisse sciemment de côté la question unique qui intéresse tous les lecteurs de XIII, celle de la quête de son identité.

XIII est à l’image de Thorgal (autre série de Van Hamme), pris dans un engrenage de commercialisation qui fait qu’on tirera au maximum sur l’image de ce héros magistral pour faire de chaque album un pont d’or sur un puits empli de clichés.

Dernièrement, Van Hamme (dans BoDoï) annonçait vouloir se libérer de la BD et donc terminer ce qu’il a commencé. 

Voilà peut-être une chance pour XIII, celle de le voir aboutir dans sa quête d’identité et de finir (enfin !) en beauté ! Lecteurs de cette critique, n’hésitez pas à nous faire savoir votre opinion sur XIII sur le site de La Cité des Bulles (   ) et sa liste.  

 

Fabrice Leduc