Enfin James Hudnall revient au scénario (il est américain et a sorti quelques titres très intéressants déjà, en marge de la production super-héroïque, même s'il s'y est frotté aussi). Cela faisait un moment qu'il s'était retiré et son retour sur la scène s'annonce prometteur, puisqu'il est plus motivé que jamais. Et c'est ainsi qu'on le voit apparaître en France, accompagné dans l'aventure par Mark Vigouroux, Breton vivant, lui, au Japon, c'est dire si cette bande est internationale.
Mais penchons nous sur cette nouvelle série : dans un monde futuriste, l'humanité a été confronté à des extraterrestres et l'a emporté en exploitant la technologie de ces nouveaux venus sur Terre. Mais ça ne s'est pas fait forcément proprement et des agents très spéciaux se sont chargés des basses besognes et ont été la source de la victoire. Ces personnages ont été le fruit de manipulations pour leur donner des pouvoirs. Seulement maintenant qu'il n'y a plus de danger, la volonté de l'un d'eux de publier un livre de révélations ne plaît pas forcément à tout le monde. Et c'est cet individu que l'on va suivre, tandis que les autorités tentent de l'appréhender, un de ses anciens coéquipiers ayant littéralement explosé après leur entrevue. Et comme notre héros était une sorte d'artificier...
Le décor est bien planté avec clones, nanotechnologie, ascenseur spatial, virtualité. Le personnage suscite plus que l'intérêt et l'intrigue donne dans le sérieux même si quelques touches d'humour font leur apparition. On est accroché d'emblée. Le graphisme n'est pas en reste avec une technique informatique et une gestion des volumes qui rappelle Corben pour l'anatomie, et des espaces vides de décors amplifiant une impression générale d'inhumanité de ce futur. Voici donc une série qui démarre sur de très bonnes bases!

(09/08/04) Kevin Alessio

Note de Fab : attention, cet album n'est pas une tomate (voir intro plus haut) et même loin de là. Ici, on entre de plein pied dans de la science-fiction, celle des maîtres comme Dick où la technologie, le pouvoir et la manipulation sont des vecteurs importants du récit. Les amateurs découvriront une vraie bonne série.
Je double mon alerte car le graphisme de Vigouroux est tout sauf facile à aborder et il ne donne en rien dans une sorte de facilité commerciale. Déjà avec sa série Miss (Humanos également), certains ont pu être rebutés par ce côté sombre et parfais rigide que l'on peut ressentir. L'auteur est novateur, une fois de plus, et son traitement des volumes, des personnages et des couleurs ambiance parfaitement ce scénario qui s'approche d'un esprit américain, mais croyez moi, loin des clichés façon X-Men. Non, on lorgnera plutôt vers certaines œuvres d'artiste venus de Grande-Bretagne, si vous voyez de qui je parle !!!
Encore bravo aux Humanoïdes Associés qui s'aventurent très souvent vers des sentiers plus aventureux…