A chacun son enquête dans Vestiges, l'avant-dernier titre du premier cycle de ces aventures fantastiques qu'est Le Chant des Stryges chez Delcourt. Le monde est dirigé en sous-main par des êtres qui hantent l'esprit humain depuis des millénaires. S'appuyant sur l’ouvrage Contact & Inducement de Peter Mackenzie, Corbeyran lâche Joshua et Graham sur la traduction du message laissé par un Stryge après une tumultueuse séance spirite (T4), l'Ombre et Mélinda découvrent des liens étonnants entre la bave du baiser du Stryge et l'industrie pharmacologique de l'empire Weltman alors que Nivek se décide à la provocation par un article précis dans le Herald Tribune. L'album entrecoupe flash-back et découvertes d’importance, les Stryges montrent de plus en plus leur présence physique... c'est clair, nous sommes aux portes d'une grande découverte, par exemple celle d'un sanctuaire ! Corbeyran joue l'efficacité malgré quelques moments à spectacle peu crédibles et qui font trop penser au ciné amerloque, parfaitement suivi par Guérineau au dessin ultra-dynamique. Vite messieurs, des réponses, ne nous faites pas lanterner !

Pour les passionnés de cet univers, il est fortement conseillé de se procurer l'album avec le coffret Canal BD qui contient  Les Stryges : mythes ou réalités ? pour un éclairage intéressant sur le sujet et une présentation des quatre séries dirigées par Corbeyran avec Guérineau, Charlet, Suro et Moreno (quel talent !) sous de nombreuses illustrations inédites.  

Fabrice Leduc