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Chevalier Malheur T1 : La Chanson  
Bertho & Duval  
(Delcourt)

C’était avec le très réputé Pierre Dubois, maître breton en elficologie que Stéphane Duval nous avait régalé de complaintes aussi fantastiques que surprenantes. Bonnie Tom, Les Lutins et Puckwood-genies, puis Red Caps étonnaient tant par  l’originalité du propos que par l’étrange graphisme, à l’allure un peu “rustaude”, du dessinateur.

C’est avec un autre rennais, Pascal Bertho, que Duval revient, toujours dans les Terres de Légendes des Éditions Delcourt, pour nous conter la Geste du Chevalier Malheur. En fait, nous assistons à la résurrection d’un vieux combattant, le chevalier Groëne, usé par le poids des âges, désabusé après la défaite en la cité des trois pics qui vit la mort de Dame Blanche, sa future épouse. Depuis, il noie son inconsolable dépit dans le mauvais vin, accompagné du fidèle Cazzazus.

Un soir, dans une auberge, un homme lui annonce que La Chanson, qu’inlassablement il répète pour mendier quelque pichet, est incomplète. Il manque un couplet, celui qui annonce que Dame Blanche, avant de s’éteindre, à donner le jour à un fils ! Suffisant pour Groëne pour reprendre la route, rechercher ses anciens compagnons et, peut-être, renverser un pouvoir honni !

La Geste des Chevaliers des trois pics n’étaient pas achevée, le célèbre Chevalier Malheur va y rajouter un couplet !

Dans un style semi-réaliste, Duval chante ce premier couplet avec conviction, navigant avec vigueur sur les flash-back qui narrent les exploits de ces chevaliers, dix-huit ans plus tôt, alors qu’en parallèle, ces anciens combattants jouent de retrouvailles émues et chaleureuses. Dans cette habile fantasy, Bertho crée une série de personnages attachants et décline à petits pas l’histoire de cette contrée et les manipulations qui se nouent derrière la quête du fils.

Cette série débute de façon remarquable, donnant à ce genre par trop maltraité, une véritable originalité tout en se développant pourtant sur ses thèmes les plus éculés.

Le Chevalier Malheur arrive comme une bouffée de bonne humeur dans un style sauvage et beau. Les couleurs d’Isabelle Cochet viennent parachever cette belle première impression.

Fabrice Leduc