Félix a été l’Elu, le sauveur d’un peuple. Du moins il l’a cru en ce Pays où on l’a emmené pour être le symbole de la lutte contre les Houargs. On l’appelait alors le Khatédra... Renvoyé à Paris, en son siècle, il ne peut oublier les massacres, les tortures et qu’en fait, sur ce monde alternatif, on s’est joué de lui ! Une seule idée l’obsède : y retourner et défaire ce mal qu’il a créé. Les couloirs du temps vont lui offrir cette opportunité, mais en le torturant encore un peu plus, car s’il ne s’est passé que quelques semaines pour Félix, quinze années ont passé en ce monde devenu esclavage et souffrance pour les Houargs. Découvrant la tyrannie que ses anciens amis imposent, il n’aura de cesse que de mener la rébellion. Félix replonge alors dans les affres de la guerre...

Avec Sans retour, Ange  (j’en parle volotairement au singulier, même si beaucoup savent qu’il s’agit là d’un couple d’auteurs!) ruine pour la seconde fois les utopies de l’adolescent. Quoiqu’il fasse, Félix amène le malheur et la désolation.

Le scénariste insiste sur la cruauté des conflits ethniques et piège l’adolescent confronté à ce fossé de 15 ans qui le sépare de ses anciens "amis". Même si l’intrigue se révèle assez linéaire, Ange nous joue quelques jolies surprises issues de ses lectures sur les paradoxes temporels. Malgré un dessin de Castaza qui reste sans véritable volume sur des plans élargis, ce second tome marque une évolution certaine dans la réalisation de cette série. A suivre...

Fabrice Leduc