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Les années 80
Elles
commencent aujourd'hui (Par Greg)
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C'est
une histoire qui ressemble à une conversation autour d'un bon verre ou d'un
bon repas, des mots en l'air par des fans de longue date, qui rêvent,
associant les souvenirs d'hier à ce qui les attend demain pour un mélange détonant.
Laissant loin derrière le monde des éditeurs, des licences, des droits, les
fans et rédacteurs de la revue américaine de comics, Wizard, se sont amusés
à imaginer quels seraient les auteurs qui pourraient faire revivre les séries
à succès des années 80 aujourd'hui. C'est ainsi que dans le numéro us 111,
de janvier 2001 (en français le Wizard numéro 7), ils mettaient en avant les
grands acteurs de la scène comics du moment pour réaliser des séries tels
Transformers (Mark Millar/Pat Lee), G.I. Joe (Greg Rucka/Scott
Campbell), Les
Tortues Ninja (Chuck Dixon/Joe Madureira), les Maîtres de l'univers (Jim
Krueger/Ed McGuiness) et enfin les Thundercats, plus connus chez nous sous le
nom des Cosmocats (Abnett et Lanning/Jim Cheung).
On découvrait ainsi que ce mariage
années 80/2001 n'appartenait pas à un What If peu probable mais que
la fiction se rapprochait bien plus de la réalité qu'on n'aurait pu
le croire. Effectivement, Pat Lee, fan de la série Transformers,
annonçait un futur comic mettant en scène Optimus Prime et Megatron,
les deux adversaires de la série de ces robots transformables. Il présentait
également son intérêt pour la série Thundercats, ne sachant
toutefois pas véritablement comment avoir la possibilité d'éditer
cette série.
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Ceci se déroulait en janvier 2001. Un an plus
tard, plus exactement en avril 2002, naissait Tranformers Generation One chez
DreamWave Comics, scénarisé par Chris Sarracini et dessiné par Pat Lee. Le rêve
était devenu réalité. Et la surprise n'allait pas s'arrêter là, le premier
numéro est numéro 1 des ventes aux Etats-Unis, battant les New Xmen et autres
Ultimate Spiderman. C'est un succès phénoménale, touchant des lecteurs qui ne
sont pas obligatoirement de grands aficionados de comics mais des nostalgiques
de ces années 80, tout comme en France la Génération Albator qui s'intéresse,
malgré l'âge, aux séries San Ku Kaï, Cobra, Albator, Goldorak, j'en passe et
des meilleures. La nostalgie est un commerce mais également un point de
rencontre assez frais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, entre les
lecteurs et les auteurs. Parce que les auteurs ont l'âge de leurs lecteurs, il
s'agit d'un savant mélange entre originalité et les bases d'un concept qui a
fait ses preuves. Ces séries rappellent ainsi tout autant les vieilles
histoires que l'on suivait à la télévision étant gamin, ou que l'on lisait
à l'époque, que celles, plus récentes, que l'on achète chaque mois. Les
styles narratifs et graphiques des artistes d'aujourd'hui vont donc sublimer les
souvenirs qu'il nous reste de ces anciennes histoires pour qu'elles n'aient
aucunement un côté vieillot à côté de celles qui paraissent aujourd'hui. Et
c'est ce qui fait leur succès, car il s'agit bien de faire du neuf avec du
vieux. Mais du "vieux" qui n'est pas passé de mode et nous attire
encore, via les souvenirs qui nous restent de toutes ces aventures.
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Transformers
Generation One (Sarracini/Lee)
Cette
mini-série en 6 épisodes présente le retour des Transformers qui avaient
disparu à la fin de leurs dernières aventures. Le lecteur va ainsi découvrir
ce qu'ils sont devenus via le regard d'un être humain, qui va toutefois
rapidement laisser sa place au héros principal de la revue, Optimus Prime, ce
Transformers ayant la capacité de devenir un camion - ce qui est loin des clichés
liés à la vitesse ou à la grâce des héros habituels.
En
plus de combats spectaculaires mis en scène par un Pat Lee en pleine forme, nos
héros seront confrontés à un nouvelle forme de virus qui transforme tout en métal,
tout aussi redoutable que les attaques de Megatron.
La
taille des machines au tempérament humain est véritablement bien rendue, les
êtres humains semblant insignifiants et les immeubles de simples caisses
fragiles qui s'affaissent à leur passage. Certaines planches ont un découpage
très cinématique qui nous donnent la sensation de voir les mouvements des
machines s'effectuer, ce qui renforce l'action et le côté dramatique du récit,
étant donné que ce sont les humains les victimes de ce conflit. Les dessins
sont d'un excellent niveau, les détails définissant chaque Transformer donnant
l'impression d'avoir été respectés au pied de la lettre - une nouvelle ligne
de jouets devant naître en relation à cette série, on peut aisément
comprendre les raisons de la minutie avec laquelle sont dessinés les
Transformers -, et la colorisation rend honneur à l'ensemble. L'histoire quant
à elle associe actions et mystères, pour une intrigue limpide qui nous réserve
à chaque nouvel épisode son lot de surprises. Transformers semble être une
bonne série jouant avec la nostalgie des années 80 mais avec un récit
suffisamment intéressant pour que l'on n'y voit pas qu'un procédé commercial.
Et la qualité des dessins finit d'enfoncer le clou. Une sympathique série à
paraître en France en 2003.
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Transformers : Armada (Sarracini/Raiz)
Transformers Generation One est ainsi
suivi, étant donné son succès, de la série Transformers Armada qui
va s'intéresser à la première rencontre entre ces entités
universelles représentant le Bien et le Mal que sont Optimus Prime et
Megatron. Toujours écrit par Chris Sarracini, et encore une fois en six
épisodes, nous permettant ainsi d'avoir un récit rythmé sans
changements de dessinateur ou de scénariste, ce qui arrive
malheureusement trop fréquemment dans le monde des comics, nous allons
donc voyager dans le passé des Transformers et ainsi découvrir leur
monde et les raisons de ce conflit qui oppose les Decepticons aux
Autobots depuis toujours.
Les
numéros 6 et 7 seront toutefois dessinés par Pat Lee et scénarisés par Simon
Furman, les deux auteurs de Transformers Generation One et The War Within, pour
une histoire en deux parties nous présentant Megatron tentant de créer une
arme ultime nommée la Star Saber.
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Transformers
: The War Within (Furman/Figeroa)
Dernier
bébé des studios DreamWave, qui accompagnent la vague du succès avec un
troisième opus de la série Transformers, cette nouvelle série met l'accent
sur la naissance en tant que leader des Autobots d'Optimus Prime sur leur terre
natale : Cybertron.
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La Bataille des Planètes (Shurief/Tortosa)
Puis c'est à La Bataille des Planètes,
chez Top Cow, de se relever à son tour. Encore une fois, il s'agit
d'anciens lecteurs aujourd'hui auteurs qui se lancent dans l'aventure.
Ainsi, si Alex Ross est l'un de ceux à avoir lancé ce projet de faire
revivre la Force G, il explique son choix simplement par "j'ai
toujours été un grand fan de cette série". Nostalgie, quand tu
nous tiens. C'est ainsi qu'en juillet 2002 sort Battle of the Planets,
scénarisée par Munier Shurief et dessinée par Wilson Tortosa - sous
oublier l'excellente colorisation par Shane Law et les studios Udon. Et
Alex Ross signe les couvertures.
Après un premier épisode servant
principalement d'introduction, voici nos héros volant vers le danger et
plus précisément une sorte de Golgoth que n'aurait pas renié Goldorak
comme adversaire.
Très
proche des OAV Gatchaman - principalement la première avec l'attaque du fameux
Golgoth - éditées chez Manga Distribution/Declic Images - la Force G va ainsi
pénétrer dans la "bête" afin d'y trouver des informations, sans
bien entendu rater l'occasion de se battre. Les dessins sont bons même si c'est
la colorisation qui retient toute l'attention ; loin de la qualité d'un Liquid!,
elle remplit parfaitement son office et certaines pages sont véritablement
superbes. Là où le bas blesse concerne surtout l'histoire elle-même, qui joue
avec les clichés et qui, surtout, est dénuée d'humour pour faire passer la
pilule. On ne s'ennuie pas, mais la sensation d'avoir lu une histoire comme
celle-ci des centaines de fois se fait vite ressentir. Les méchants sont les
Allemands de la Seconde Guerre Mondiale, les bons les Américains qui viennent
à la rescousse. Maintenant que vous avez les bases narratives, vous transposez
cela à la Bataille des Planètes, ou à un autre récit SF, ou vous le déclinez
à la sauce heroïc-fantasy, ad vitam eternam. Au bout d'un moment, on se rend
bien compte qu'il n'y a que le costume et le décor en carton patte qui change,
mais que le scénariste n'est pas allé chercher ses idées bien loin...
Toutefois, là où des séries mettent un nombre trop important de numéros pour
démarrer, la Bataille des Planètes devient dynamique dès son second opus,
mais il lui manque cependant un souffle d'originalité pour devenir intéressante.
Attendons de lire les prochains épisodes pour avoir un avis plus tranché, en
tout cas elle sera publiée chez Semic dès Février 2003.
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Thundercats
(Gilmore/McGuiness)
La sortie de La Bataille des Planètes
est suivie de près par Thundercats - Cosmocats en France -, publié par
Wildstorm, chez DC Comics ; tout d'abord un numéro 0 d'une trentaine de
pages présentant 12 pages d'histoire réalisées par J. Scott Campbell,
et la biographie des personnages. Suivra la mini série Thundercats, en
cinq parties, scénarisée par Gilmore et mise en images par le
dessinateur de Superman : Ed McGuiness.
Nos
héros vont une fois de plus affronter Mumm-Ra, via des récits malheureusement
trop classiques - une histoire qui amène les bons à affronter les méchants -
pour attirer l'attention. Ainsi, dans le second épisode, les Thundercats, en
aidant un guerrier samouraï à découvrir une eau miraculeuse, tomberont nez à
nez avec les hordes grotesques de Mumm-Ra pour un nouvel affrontement. Il n'y a
pas à dire, le monde est vraiment petit, dans les comics.
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Les
Maîtres de l'Univers (Staples/Santalucia)
Par
le pouvoir du Crâne Ancestral, je détiens la Force toute puissante… au tour
de Musclor de faire son retour dans cette mini série en quatre épisodes, réalisée
par Val Staples et Emiliano Santalucia, qui va de nouveau le confronter au
terrible Skeletor. On y retrouvera tous les personnages importants du dessin
animé et de ce fait des jouets dont certains se souviennent peut-être avec
nostalgie - une nouvelle ligne de personnages vient d'ailleurs de ressortir aux
USA en lien à un nouveau dessin animé. Personnellement j'avais le Château des
Ombres et m'amusais à chaque fois à faire tomber Musclor dans la trappe se
trouvant auprès du siège de contrôle de Skeletor ; je devais sans doute faire
des "Ah, je tombe, boum, smash, arghh, non j'ai perdu ma précieuse épée…
et ricaner en agitant Skeletor devant moi comme une poupée Vaudou. Je préfère
ne pas vous raconter les incessants changements de tons que je prenais avec mon
Big Jim qui changeait de visages comme de chemise quand on lui actionnait le
bras droit…
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Robotech
(Yune, Faerber/Vo)
On
continue de baigner dans les souvenirs, et la piscine s'agrandit encore avec le
petit dernier de ce revival, qui n'a sans doute pas fini de nous surprendre,
avec là aussi un numéro 0, comme pour les Thundercats, dessiné par les stars
du comics tels que Jim Lee, Lee Berjemo, Alé Garza et Carlos D'anda. Toutefois,
il s'agit d'un douze pages et ces changements de styles graphiques risquent de
lui porter préjudice. S'ensuivra immédiatement un numéro 1 (sur 6 de prévu)
cette fois dessiné par Long Vo (Xmen Evolution) et scénarisé par Tommy Yune
(Speed Racer ou encore Danger Girl - Kamikaze) et Jay Farber (Noble Causes et
The Titans). Ces nouvelles aventures nous permettront de retrouver les héros
principaux de la série originale Macross.
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Pour
finir, que retenir de ce grand retour des anciennes séries ? Eh bien que
malheureusement on ne peut véritablement pas en attendre grand chose scénaristiquement
parlant, par des aventures généralement trop simples pour attirer des lecteurs
autres que les nostalgiques ayant grandi en regardant les dessins animés
desdites séries lors de leur enfance. La série Transformers a ouvert la
marche, sonnant les cloches aux éditeurs et par la même le son du
porte-monnaie. Cette dernière est sans doute celle ralliant le plus de qualités,
mais c'est souvent le cas, considérées comme déviantes par certains, de séries
loin des titres phares des éditeurs pour lesquelles on ne pouvait espérer
qu'un succès d'estime. Sa formidable réussite n'a sans doute donné l'occasion
à d'autres auteurs, aussi inspirés soient-ils, que de surfer sur la vague en
tentant de réaliser les mêmes figures sans montrer davantage d'originalité.
Le fait qu'il s'agisse généralement de mini séries en 5 ou 6 épisodes ne
permet pas non plus de proposer des récits complexes. A présent, attendons de
voir ce que les éditeurs français vont décider de publier dans nos vertes
contrées, en sachant que Transformers et la Batailles des Planètes sont dors
et déjà prévus pour le début de l'année prochaine. Pour ma part, j'aimerais
retrouver l'inégalable Cobra dans une version comics…
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Planning des
sorties en France chez Semic (normalement en Semic Books) :
- Février : Tranformers Generation One.
- Mars : - Thundercats/Cosmocats.
- Avril : - Les Maîtres de l'univers.
Avec
les deux séries en cours G. I. Joe - qui paraît depuis plus d'un an aux
Etats-Unis - et sa consœur G. I. Joe Frontline, les années 80 ont donc encore
quelques beaux jours devant elles…
Greg.
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