(extrait de la Bulle
Dédicace David Chauvel)
Ce
choix de l’Amérique des excès, caractérisée par cette quête de la réussite
malgré tout, il le conserve dans Rails (4 tomes et une intégrale pour
un récit décalé vers le futur) afin d’aborder aussi les problèmes raciaux
d’une nation très cosmopolite. Revenant ces derniers temps sur les traces
d'un Quaterback des Beavers de Détroit dont le meurtre remue de bien étranges
intérêts, il nous assène de nouveau un savoir-faire très carré, qui pousse
le détail narratif au détriment certainement d’une possible dimension plus
ludique. Dans ce second album, ils sont trois en fuite, dont Ralph Aparicio
qui sait que sa vie ne tient plus qu'à un fil. Une enquête toujours très
fluctuante à défaut d'être passionnante, un album où on semble faire un peu
de surplace, passant notamment un temps interminable au téléphone (mais
n’est-ce pas une autre constante d’une société qui cherche dans la
communication artificielle ce qu’elle a perdu de spontanéité ?)... Le
dessin toujours en rodage de Malo Kerfriden est souvent étouffé par une mise
en couleur de chez Photoshop qui vient alourdir l'ensemble sauf peut-être sur
les scènes les plus nocturnes. Non dénuée de rebondissements, de suspense et
de cadavres (élément souvent d’importance dans un thriller !), cette série
prévue en quatre tomes ne persuade pas et semble toujours attendre son réel décollage.
Fabrice Leduc |
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